Thomas Traversa répond à Planchemag

Tête reposée, calé chez lui tranquillement près de Marseille, Thomas traversa revient avec Planchemag sur son année, sa carrière et ses envies.

PM : Quand as-tu pris conscience que tu pouvais devenir champion du monde et comment as-tu géré cette période entre cette prise de conscience et l’annonce officielle à Maui?

TT : J’ai commencé à me dire que c’était possible après ma 1ère place au Danemark, alors que j’avais déjà une place de 2 à Tenerife. Ensuite, à La Torche en finissant 2ème c’est devenu évident que j’avais une chance si je marchais bien à Maui… et là aussi la chance m’a souri dès la simple puisque j’ai atteint la finale. A partir de là je suis resté prudent pour ne pas m’enflammer trop tôt mais je sentais que j’avais mis toutes les chances de mon côté, c’était presque fait. Malgré tout j’ai été vraiment soulagé quand ça s’est terminé, c’était une délivrance de remporter ce titre, d’avoir tenu jusqu’au bout!

 

En 2014, tu aura prouver être le plus fort aussi bien lors d’épreuves Extrêmes comme le Storm Chase que sur des épreuves de world cup aux conditions diverses. Qu’est ce qu’il te manque aujourd’hui à prouver (si il y a quelques chose encore à prouver)?

Je sais pas trop, je suis déjà content d’en être arrivé là… Après bien sûr ce serait énorme de continuer à faire de bons résultats dans le futur, mais en tout cas mon objectif est de continuer de progresser, faire des beaux trips, et pourquoi pas rider plein de grosses houles en Europe.

 

J’imagine que devenir champion du monde est un rêve de gosse. Qu’est ce que cela fait quand on le devient?

Ca fait un peu bizarre! mais tout mes proches, amis, famille, collègues de windsurf, étaient super contents pour moi, c’est ce que je retiens de tout ça pour le moment car c’est ce qui m’ a fait le plus plaisir.

 

Quel a été ton premier geste ou réflexe une fois que tu as vu que Marcilio battait Victor et que le titre était pour toi?

C’était un gros soulagement, et tous mes potes sont venus me féliciter. C’était top! Mais  ne serait-ce que vis-a -vis de Victor je ne voulais pas exploser de joie, d’autant plus que pour moi le plus important était de faire un bon heat pour rester 2ème, ou pourquoi pas finir 1er de l’Aloha Classic. C’est après avoir battu Brawzinho que j’ai vraiment apprécié le moment, le titre, la finale à Hookipa et tout le reste.

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Comment t’es tu préparé cette année pour aller chercher ce titre?

Je n’ai presque rien fait de différent cette année. J’ai passé beaucoup de temps chez moi cet hiver/printemps, mais on a fait 2 trips de folie avec Sophia, au Cap-Vert et en Nouvelle Zelande, puis on est resté un mois à Maui en Avril, donc j’ai pu passer un peu de temps sur l’eau quand même. Le reste du temps j’ai fait pas mal de surf chez moi et j’ai couru 3/4 fois par semaine, comme je le fais depuis 2/3 ans déjà. Niveau matos j’étais un peu mieux préparé par contre. J’avais mes 3 planches ( 63/68/72 L) sur chaque compète pour être bien dans toutes les conditions. Et j’ai bouffé des gels énergétiques entre mes heats, je pense que ça m’a aidé à rester frais et performant sur 4 ou 5 heats d’affilée quand il le fallait.

 

Travailles-tu juste au feeling ou suis-tu des conseils de proches, de coach, de sponsors…?

Je m’organise tout seul, plus ou moins au feeling. Mais Sophia me coache pour bien manger, boire de l’eau, et elle croit en moi donc c’est un soutien important. Et il y aussi mes collègues sur le tour, en particulier Musso, Titoun et Jules qui sont toujours là pour filer un coup de main et passer de bons moments, ça n’est pas anodin non plus.
Depuis tes débuts, Fabien Vollenweider est ton shapeur, ami, compagnon de session, de voyage… Je pense que tu es un des seuls Windsurfeurs pro à vivre une telle histoire avec son sponsor, comment l’expliques tu?

On se connait depuis mes touts débuts, on est rapidement devenus amis, on a fait plein de trips et on naviguait ensemble à la maison… Fabien m’a ensuite ouvert plein de portes pour devenir windsurfer professionnel.  Il m’a toujours fait confiance, aussi bien sur ma façon d’aborder le windsurf que sur les planches qu’il me fait. Je sais que j’ai beaucoup de chance d’avoir cette relation avec lui, et c’est super de voir Tabou évoluer et de faire partie de cette aventure! On fait les planches qu’on aime, et ça marche, que demander de plus?!

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A La Torche, Fabien était là, tes parents étaient là… Est ce important pour toi tout ce soutien familial?
C’était la premiere fois que mes parents venaient sur une compétition, et pour Fabien c’était la 3eme PWA mais jusque là j’avais merdé chaque fois qu’il était présent, donc c’était super mais je ne voulais pas les décevoir! De pouvoir partager la joie de ma 2ème place était vraiment spécial, mais pendant la compète à vrai dire je fais un peu abstraction de tout ça!

Si une marque avait l’idée de te faire une proposition alléchante financièrement, quelle serait ta réponse?

J’ai un contrat de 2 ans pour 2014/2015 donc la question ne se pose pas! Mais de manière générale je tente de gagner ma vie en faisant du windsurf donc je ne peux pas ignorer l’aspect financier de mon métier.

 

Le tour PWA s’est considérablement amélioré depuis quelques année, qu’est ce qui lui manque encore aujourd’hui pour devenir un tour idéal?

Oui le tour est de mieux en mieux c’est vrai. Pour un tour idéal je supprimerais Sylt, remettrais le Cap-Vert, Guincho et pourquoi pas une épreuve au Chili ou en Australie… Mais bon tout est un problème d’argent et la PWA ne peut malheureusement pas aller quelquepart si il n’y a pas d’organisateur motivé et des sponsors qui suivent…

 

Champion du monde sur un CV ça claque. Qu’est ce qui est encore plus classe pour toi?

2 fois champion du monde c’est mieux. Ou 22 fois comme Antoine!! Mais je suis déjà comblé d’être champion du monde 2014, et je suis quand même fier d’avoir gagné le Storm chase aussi, c’est un titre unique!

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Aujourd’hui, prefers-tu partir sur une compétition ou en trip avec 2/3 potes et un photographe?

Sans hésiter je préfère partir en trip. Je n’ai jamais fait de mauvais trips, par contre j’ai fait beaucoup de mauvaises compétitions hahah!! La compétition c’est bien si tu fais un bon résultat, sinon c’est hyper frustrant, ça peut être usant psychologiquement si ça ne se passe pas bien. Un trip c’est avant tout un bon moment, plein de surprises, parfois des bonnes sessions, beaucoup de bons souvenirs et toujours l’envie de repartir.

 

Depuis que tu es tout jeune tu as trimballer tes boards bags dans beaucoup d’endroits. Dans lequel tu aimerai bien retourner et pourquoi?

Je voudrais retourner partout où je suis allé, sans exception. J’adorerais retourner en Nouvelle-Calédonie, à Madagascar, en Sicile, en Irlande, au Cap-Vert, au Portugal, en Irlande, au Maroc… partout en fait!

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Qui a été le plus difficile cette année à Battre?

Koster est hyper dur à battre aux Canaries, il est tellement fort en sauts que pour moi c’est limite impossible. Victor est super fort partout et vraiment très solide en compétition donc il n’y a jamais de droit à l’erreur avec lui, Idem avec Brawzinho, Musso ou Ricardo. Mais n’importe qui faisant un bon heat est dur à battre, le niveau est très serré, il faut vraiment bien naviguer dès le premier tour.

 

Quels sont tes projets pour les mois à venir sachant que le tour PWA risque de reprendre du service pas avant Juillet 2015?

Je vais passer l’hiver et le printemps à la maison à pouponner avec Sophia puis avec le bébé, mais je devrais pouvoir naviguer je pense. J’espère me faire quelques sessions en bretagne ou au pays basque si la chance me sourit, peut-être un petit tour au Cap-Vert, et sûrement Maui en avril, puis un petit tour en Corse en Juin… la belle vie en fait !

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